I set the camera up
and tell my storyIf you want a happy ending, that depends, of course, on where you stop your story « Il était une fois… », un stupide début bien trop souvent utilisé. Pourquoi les contes de fées ne peuvent arriver qu’une fois d’abord ? Je n’en sais rien. Les contes de fées, on en entend tous parler. On n’y croit ? On n’y croit pas. Qu’importe. On en parle. Dans le fond, toutes les petites filles rêvent d’être une princesse. Elles veulent leur prince, la cape, l’épée et la pomme empoissonnée. Elles veulent se réveiller d’un doux baiser. D’après les auteurs, la fin heureuse finie dans le sang… ce n’est pas tellement glorieux mais au fil des années cela fini par un
« ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants ». Bien plus joyeux. Devons-nous vraiment y croire ? Les sirènes aux cheveux rouges qui en perdent la voix pour gagner des jambes ? Les princesses qui dorment pendant plus de 100 années. Les sept nains sans mauvaises intentions en acceptant une jolie fille sous leur toit ? Ne me dites pas que c’est seulement par ce qu’elle fait de bonnes tartes aux pommes. Non. Peut-être que j’y crois mais cette fois-ci ? Je dois vous raconter l’histoire d’une duchesse de Russie. Non. Pas celle que vous pensez. Cette princesse vit à l’époque des iphones, voyons. C’est peut-être votre sœur ou c’est peut-être moi ?
Il était une fois une petite brune aux yeux bleus donc les joues étaient aussi rouge que pommes. Son sourire émerveillait tellement ses parents et son grand-frére. Elle n’était pas une princesse. Non. Elle était une duchesse de Russie mais pour elle ? Ce n’était rien. Elle ne savait même pas ce qu’était une duchesse. De sa petite voix cristalline, elle se contentait d’aimer sa vie. Ses parents étaient heureux. Amoureux. Sa maman était russe et son papa français. Ils s’aimaient tellement. Et il y avait son petit frère. Lui aussi à moitié Russe et à moitié Français. Il était si gentil, toujours avec elle. Il la protégeait. Chaque année, elle patientait sous le sapin. Non pas pour ses cadeaux mais pour voir ses parents s’embrasser sous le gui. Cette petite fille a été éduquée normalement. Jamais trop gâtée. Elle n’avait qu’un jouet par fête. Elle pouvait avoir ce qu’elle voulait mais avec raison. Elle n’a jamais été une petite fille capricieuse. Jamais. Elle était généreuse. A l’aube de ses 10 ans, elle avait décidée de faire cadeau de tous ses jouets à un orphelinat. Et elle allait jouer avec eux tous les mercredi après-midi après l’école. Cette duchesse grandissait simplement en sachant que d’autres n’avaient pas la chance dont elle a hérité. Elle ne s’est jamais vue comme une princesse, comme une duchesse ou comme une fille riche. Jamais. Son enfance fut tout ce qu’il y avait de plus normal.
Plus les années passaient et plus sa générosité fut dominante. Elle pensait aux autres. Beaucoup. Bien trop. Ses parents ne savaient pas vraiment comment ils avaient réussis à la rendre ainsi. C’était naturel. Elle était ainsi. Elle ne changerait pas de si peu. Et puis la duchesse grandissait. Elle devint une belle jeune fille. Elle profitait tellement de la vie. Elle avait des amis, beaucoup. Rares sont les gens qui détestaient cette jeune fille. D’ailleurs, elle s’appelait Anastasia. Encore une fois, ce n’est pas cette duchesse. Non. C’est une autre. Une plus jeune et même si elles sont liées, elles ne sont pas la même personne. Anastasia découvrit alors les garçons. Un premier baiser. Un sourire. Par ici et par là. Pourtant elle n’allait pas plus loin. Elle savait prendre son temps. Profiter. Elle ne voulait pas se presser. Puis rappelons que c’est un conte de fée… si on veut fini chez Disney, pas de sexe. De toute façon, son frère ne laisserait même pas une mouche aller sous la robe de sa petite sœur. Mais c’est le 12 mai 2006 que tout changea. Ce n’était qu’un bal pendant les vacances de printemps. Elle allait souvent à Saint Petersburg pour les vacances quand ce n’était pas Moscou. Ce bal, elle ne pourra jamais l’oublier. Jamais. Ses longs cheveux étaient soyeux, coiffés comme l’on astique une poupée. Sa robe lui allait comme un gant mais forte heureusement, elle adorait en porter. Son sourire n’était pourtant pas de la partie. Elle s’ennuyait tellement souvent. Se retrouver alors à version des verres de champagnes dans les pots de plantes. Ne cherchez pas pourquoi, ils veulent faire boire une adolescente de 16 ans. Elle n’avait pas l’âge. C’était une fraude. Mais elle s’amusait. « Les plantes finiront à danser sur les tables. », c’est toujours ce qu’elle disait à sa gouvernante qui s’en esclaffait. La plupart du temps. Elle n’avait jamais de gouvernantes à Paris. Non. Là, c’était différent. Elle était dans un pays où tout était différent. Elle était escortée. Elle était protégée. Elle était surveillée. Elle n’avait jamais vraiment compris ce qu’il se passait. C’était un jeu pour elle. Un jeu lassant mais un jeu. Et lui, il était là. Oui, ce jour-là, il était là. Elle était si jolie mais si nerveuse devant cet homme. Pourquoi ? Elle en avait connu avant et ce n’était même pas encore un homme. Il avait juste quelques bougies en plus mais il la remarquait.
Il vivait en Russie et elle en France. Cela se compliquait vraiment pour cette douce blondinette. Son frère n’était pas d’accord. Non. Pas du tout. Elle tombait amoureuse de par des lettres et mails. Elle tombait sous son charme. Elle était une rivale pour la famille de cet homme sans couronnes. Elle ? Elle s’en fichait. Elle n’avait jamais rêvée devenir Juliette. Il n’avait sûrement jamais rêvé d’être Roméo. Mourir ? Non. Trop peu pour elle. Elle se contentait simplement de penser à lui quand il était loin et écrire son prénom partout. Bon, ils grandissaient. Lui rentrait à l’armée Russe et elle se contentait simplement de se lancer dans des études de droits. Un couple de longue distance. Ils étaient rôdés. Vraiment. Puis le jour ou le test fut positif ? Tout changea. Aussi simplement que cela. Elle se retrouvait alors enceinte et lui, loin. Encore. Elle voulait du vrai. Elle voulait du sûr. Elle lui demandait alors de rester, pour elle. Elle lui demandait de ne plus partir, pour elle. Ou pour elles ? Car Iéva était née. Cette petite fille qui était plus russe que français. Elle était si belle. Ils se fiancèrent et vivent ensemble. Tout semble si romantique en apparence mais cette duchesse se disputait souvent avec son grand frère à ce propos. Il ne fait pas confiance en son beau-frère. Pas du tout. Il ne l’aime pas. Il n’a jamais aimé ses petits amis après tout. La jeune princesse comprenait, vraiment. Elle savait qu’il voulait juste protéger cette blondinette. Il voulait savoir qu’elle était en sécurité. Il voulait la garder aussi heureuse que possible. Il l’avait vu pleurer pendant que l’homme qu’elle aime était loin. Il l’avait vu prier pour qu’il revienne en vie. Pourtant il repartait encore. Cela n’est pas la seule raison qui font qu’il n’a pas confiance… c’est ainsi, c’est tout, il ne l’aime pas. Comme deux et deux font quatre. Il n’a jamais pu l’aimer, tout simplement. Et elle ? Elle s’y fit. Elle finissait par s’y faire. Que faire d’autre ? Elle allait bientôt se marier.
« Pourquoi fais-tu, ça ? », lui demandait-il de sa voix inquiéte.
« Pourquoi l’épouser seulement maintenant ? Vous êtes ensemble depuis bientôt 8 ans et il veut seulement t’épouser maintenant et vous avez un enfant… tu trouves vraiment cela normal ? Il y a un truc qui cloche. Je ne veux pas qu’il te brise le cœur ! », disait-il à sa petite sœur. Caressant sa joue, il la regardait avec tendresse. Comme un grand-frère. Il déposait un baiser sur sa joue avant qu’elle ne recule.
« Si ce n’est pas cela qui pourrait clocher, c’est autre chose. Il y a toujours un truc qui cloche dans notre relation pour toi, toujours. Il est bien et il me traite bien. N’est-ce pas suffisant ? Je ne comprends pas pourquoi tu ne l’aimes pas. Il n’a rien fait de mal… certes, il a été lent mais il était loin. Une relation à distance n’est jamais facile et je sais que tu n’as jamais compris cela mais c’était aussi mon choix de ne pas aller en Russie. Suis-je aussi étrange et ne mériterais-je également pas que l’on ne me fasse pas confiance ? », lui disait-elle simplement. Elle prenait la défense de mon fiancé. Cette duchesse si diplomate restait calme comme crème.
« Je ne viendrais pas au mariage ! », disait-il alors d’un ton sec.
« Je ne veux pas te voir gâcher ta vie avec un homme qui un jour te fera souffrir ! », disait-il à la duchesse qui s’offusqua. Ses joues se rosaient tandis qu’elle sentait les larmes border ses yeux.
« Tu es sérieux ? », demandait-elle.
« Ce n’est pas lui qui me fait souffrir, là, c’est toi ! », finissait-elle par renchérir. Son regard se tournait. Cette duchesse n’avait pas le cœur brisé par l’homme qu’elle aime mais par son âme sœur, son frère. Ni l’un, ni l’autre ne s’adressèrent la parole avant les fêtes de noël. Avant le mariage du 25 décembre 2015. Elle se refusait de penser à lui, son frère. Elle n’en parlait à personne. Non. Personne.
Moins de 24 heures. Cela lui faisait bizarre. Douce impression. Douce panique. Elle avait peur. Pourquoi ? Elle l’aime. Mais elle avait peur. Comme un pressentiment. Cette peur l’effrayait. Cela peut sembler ironique mais c’est ainsi. Le sapin illuminait le salon tandis que ses parents savouraient un chocolat chaud. Ils étaient chez eux pour cette journée si importante. Le 25 décembre. Ou était-il ? Son fiancé ? Son prince ? Sa cape. Son épée. Cela porte malheur de voir la mariée 24 heures avant le mariage. Iéva, cette douce petite était non loin de sa maman.
« Tu sais maman que tu devineras jamais le cadeau que je t'ai fait. En plus je l'ai acheté avec l'argent à papa. », disait-elle de sa voix cristalline. La duchesse s’esclaffa. La regardant en trémoussant son petit nez.
« Laisses-moi deviner… un bijou ? », demandait-elle alors.
« De pâtes ? », fut la taquinerie qu’elle trouvait tandis qu’elle reposait son regard sur ce livre qu’elle dévorait à tous les noëls. Les contes de Monsieur Scrooge. Peut-être tirait-elle sa générosité de celui-ci ? On n’en savait rien. Anastasia ne réagissait même pas au fait qu’on frappait à la porte. Elle pouvait entendre son père se lever pour aller ouvrir la porte. Elle regardait sa maman le rejoindre mais pour aller dans la cuisine. Et là ? Un coup de feu se fit entendre avec quelques hurlements de douleur. Tout s’enchainait tellement rapidement qu’elle ne pouvait pas réaliser ce qu’il se passait. Elle n’avait même pas le temps de pleurer ses parents qu’elle devait protéger son enfant. Et là, ils s’attaquèrent à elles. La poignardant alors assez maladroitement et la balançant contre le sol. Son front cognait alors le coin de la table. Elle fut sonnée. Combien de temps ? Cela lui semblait être une éternité. Une mare de sang. Elle ignorait si c’était le sien. Elle ignorait… mais actuellement ? Ce n’est plus un conte de fée. Couchez vos enfants à nouveau. Cette jeune femme voit son cauchemar se réaliser. Elle peut apercevoir le corps de ses parents au loin, des bruits d’un autre et elle sent le corps mourant de sa fille contre le sien. Une balle. Le ventre. Ou peut-être le cœur. Tout est flou. Mais elle ne sait pas vraiment qui elle est. Non. Elle ne sait même pas comment elle est arrivée là. Que se passe-t-il ? Son réflexe fut de se lever et courir. Sortir de l’immeuble. Grimper dans le premier bus. Elle ne savait pas pourquoi elle courrait. Non. Pas du tout. Elle courrait. Elle s’enfuit. Elle quitte le pays et se fait soigner par une gentille jeune femme à la frontière. Elle est blessée. Cette femme l’aide pour avoir des papiers. Une identité. Cette femme fut sa sauveuse. Elle avait bizarrement compris qu’il fallait la protéger. Elle fut tout pour. Anastasia ne comprenait pas ce qui se passait. Toutes les journées après ce drame furent flou pour elle… autant oubliés que son passé. Elle lui fut teindre les cheveux en blond. Elle fut tout pour calmer les peurs de cette jeune fille pétrifié et blessé. Elle lui trouva donc une place dans le prochain ferry pour Brighton. L’Angleterre. Anastasia ignorait qui elle était. Totalement. Elle était Mélodie. Qui est Mélodie ? Elle n’en a aucunes idées. Vraiment aucunes. Mélodie n’aura jamais sue le prénom de sa sauveuse. Dans le fond, c’est peut-être mieux ainsi ? Elle n’aura non plus jamais sue pourquoi elle ne sait plus qui elle est. Non. Mélodie est partie pour une nouvelle aventure. Vide. Comme une coquille dont l’escargot a quitté le navire. Est-ce ce coup sur la tête ? Peut-être. On n’en sait trop rien.
Mélodie vit de belles aventures. Sans eux. Elle a enchainée des boulots aussi ridicules les uns que les autres. Elle a même déménagée pour Londres. Elle a posée en lingerie. Elle a vécue en colocation. Elle a eue 4 années normales. Cette jeune femme n’est pas tellement différente de cette duchesse. Elle est généreuse et rêveuse. Elle écrit et elle vit heureuse malgré ce vide. Mais ce conté aurait-il une fin heureuse ? Cette duchesse retrouvera-t-elle la mémoire ? Elle ne le désire pas pour l’instant. Et si un prince venait la secourir. Son prince et leur grenouille qui a survécu ? Mais son grand-frère sait depuis le début qu’elle a survécu, ou elle est et qui elle est. Toujours aussi protecteur. Il ne l’a jamais quitté du regard mais la protège en secret.