Et soudain, tout change ▴ Barbara & Romy
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Barbara Costigan
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Maison d'Isabella Costigan, 3 janvier, 16h40


« Certaines journées pèsent plus lourd que d'autres. Parfois, il ne se passe rien pendant des semaines et tout à coup, comme si le destin ou un dieu facétieux voulait tester vos limites, vous vous en prenez plein la tête de partout. Je ne suis d'ailleurs pas certaine que la tête soit la cible la plus fragile chez moi ; par contre, le coeur... »



Romy . Barbara


Noël n'avait été ni neigeux, ni pluvieux, et pourtant il avait été très heureux. Le vingt-cinq décembre au matin Colin avait découvert de nombreux paquets au pied du sapin. Sous les yeux attendris de sa mère et de sa grand-mère, le petit garçon avait déballé ses cadeaux les uns après les autres, se réjouissant de chacun des présents que le vieil homme en rouge lui avait apporté.

À la veille de Noël, Isabella Costigan s'était rendue chez Barbara et Colin afin de réveillonner avec eux. Tous trois avaient partagé un repas avant de se glisser sous les draps. Au petit matin, c'était un enfant surexcité qui avait sauté sur le lit de sa mère pour qu'il ait l'autorisation d'aller découvrir si le Père Noël était bien passé. La journée avait alors été entièrement dédiée à cette fête et à leur famille.

Depuis que Colin était né, que Charles était mort, et que Romy vivait à l'étranger, mère et fille jugeaient judicieux de partager les fêtes. C'est ainsi que depuis trois ans, Isabella, Barbara et Colin passaient Noël ensemble. Le lieu de réception différait entre les maisons des deux femmes, mais le programme restait toujours peu ou prou le même : réveillonner, bien manger, chanter, regarder un film de Noël, dormir, ouvrir les cadeaux, préparer à nouveau un bon repas et manger une nouvelle fois. Le tout en profitant des petits bonheurs de la vie. Ce n'était que le vingt-cinq au soir que les deux familles se séparaient pour reprendre un rythme de vie plus sain, moins festif.

Cette année n'avait donc pas échappé à la règle, même si Barbara avait craint voir ses plans tomber à l'eau. De ce que sa mère lui avait dit, Romy comptait rentrer en Angleterre. Pour les fêtes ? Pour les vacances ? Définitivement ? Barbara n'avait pas demandé. Elle n'était pas même sûre que sa mère - ou pire, sa sœur - ne le sache elle-même. Elle s'était seulement enquise de savoir si leur programme de Noël tenait toujours. La réponse de sa mère avait été positive et Barbara n'avait pas été réellement surprise de savoir que sa sœur n'avait pas même eu l'idée de demander si elle pouvait se joindre à eux. À vrai dire, la biologiste ne savait pas même si cette dernière avait bel et bien été dans les parages durant les fêtes. Comme à son habitude, elle avait dû trouver un meilleur endroit où rester et une meilleure compagnie pour l'escorter. L'épisode Romy s'était ainsi clos aussi rapidement qu'il s'était ouvert. Si la jeune femme était passée par Londres, Barbara l'ignorait et s'en portait on ne peut mieux.

Début janvier rimait alors avec vacances scolaires. Pour l'occasion, Barbara avait confié Colin à sa mère. Même si le petit garçon était toujours heureux de passer du temps chez sa grand-mère, il avait affiché un sourire certain quand Barbara lui avait appris qu'elle était en vacances à compter du mercredi soir jusqu'au lundi suivant. C'est pourquoi, lorsqu'elle quitta son laboratoire en milieu d'après-midi le mercredi 3 janvier, Barbara prit directement la route jusque chez sa mère. Colin et Isabella l'attendaient pour le goûter.

Il ne fallut que peu de temps à Barbara pour regagner, en voiture, la maison de sa mère. Cette dernière l'avait acheté peu de temps après la mort de son mari. L'endroit était bien moins grand que la maison familiale au sein de laquelle Barbara avait passé son enfance mais était tout aussi chaleureux. La biologiste aimait ce lieu qui n'était pas un sanctuaire dédié à son père mais qui abritait tout de même beaucoup de petites choses rappelant sa mémoire. Elle aimait aussi et surtout savoir sa mère aussi proche d'elle. N'importe quel quartier de Londres demeurait assurément plus facilement accessible que St-Albans et cette proximité était un réel soulagement pour Barbara qui savait pouvoir compter sur sa mère à tout moment, notamment s'agissant de Colin.

Une fois devant la porte d'entrée, la blonde n'attendit pas pour pousser la porte et s'introduire dans la maison. Elle était ici chez elle, au point où sonner n'était pas dans ses habitudes. Moins encore quand son fils était ici, puisqu'elle ne voulait jamais prendre le risque de le réveiller si par hasard il s'était assoupi.

- « Devinez qui est en vacaaaances ? », lança-t-elle jovialement.

Barbara ne tarda pas à se débarrasser de ses affaires. Si tôt son sac à main sur une chaise et ses chaussures retirées, elle alla pendre sa veste au porte-manteaux. Consciente que son intervention ne nécessitait pas forcément de réponse, elle resta tout de même perplexe en n'entendant pas le moindre bruit. Ne pas voir accourir Colin vers elle fit même souffler un vent de panique dans son esprit. Sa mère arriva toutefois à temps, avant que Barbara ne devienne l'héroïne d'une tragédie.

- « Ma chérie… Il faut que je te dise… », l'informa alors sa mère.

Le ton d'Isabella n'avait rien de bon. Et, avec Colin sous ce toit, il n'en fallut pas plus à Barbara pour commercer à s'affoler. Sans attendre les explications de sa mère, la blonde la dépassa pour rejoindre la pièce de vie. Le rire de Colin, qui lui parvint enfin aux oreilles, eut le mérite de la raisonner quelque peu. Ce fut toutefois sans compter sur ce qu'elle découvrit en s'aventurant réellement dans le salon. Autour de la table, et plus précisément à côté de son fils, se trouvait… Romy.

Devant tant de surprise et d'incompréhension, et sans doute même un brin de colère, Barbara se stoppa net. De un, Romy osait se pointer après les avoir lâchement abandonnées. De deux, sa sœur avait fait la rencontre de son fils sans même que Barbara n'autorise cela. Et de trois, la biologiste n'était absolument pas prête à voir sa sœur.

- « Maman ! », cria alors Colin en courant jusqu'à sa mère. « Elle est venue me voir. »

Il n'en fallut pas plus à Barbara pour sentir son cœur se serrer. Elle savait très bien à quoi la dernière phrase de son fils renvoyait. S'il semblait heureux de la situation, Barbara craignait - sans doute avec raison - que ce bonheur ne soit qu'éphémère. Elle s'accroupit toutefois à sa hauteur avant de le serrer dans ses bras. Fort, si fort, qu'on aurait pu croire qu'il allait lui être enlevé d'un instant à l'autre.

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Romy Costigan
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Maison d'Isabella Costigan, 3 janvier, 16h40

Romy . Barbara


Tu as réussi. Malgré toutes tes appréhensions, malgré toutes tes craintes, tu as réussi à franchir le cap. C’est la première étape de ton retour. Passer du temps avec ta mère et retrouver les tiens sont essentiels à tes yeux mais une partie de toi se sent si coupable que tu as eu du mal à prendre ton courage à deux mains et à renouer avec eux autrement que par téléphone. Mais tu l’as fait. Par ce matin de janvier, tu as pris ton téléphone pour appeler ta mère et lui demander si tu pouvais passer chez elle, dans la journée. Tu ne l’as pas vu depuis longtemps, si longtemps que tu as l’impression qu’un demi-siècle s’est écoulé depuis la dernière fois où vous avez été réunies. Tu as hâte, c’est aussi simple que cela. Mais tu as peur, aussi. Peur qu’elle ne te voie plus de la même manière, peur qu’elle n’ait honte de tes échecs, peur aussi qu’elle ne te considère plus comme sa petite fille, peur qu’elle t’en veuille de ne pas avoir été là à la mort de Papa, de ne pas avoir été là pour elle ou pour Barbie lorsqu’il a quitté ce monde. Tu mériterais sans doute qu’on t’en veuille. Tu as été lâche en t’enfuyant ainsi. Ce n’est pas l’attitude qu’une fille doit avoir envers ses parents, n’est-ce pas ? Tu en as conscience. Et c’est une version nerveuse de toi-même qui descend de voiture après s’être garée devant la maison dont tu as reçu l’adresse.

Debout sur le trottoir, tu restes ainsi un petit moment. Tu n’hésites plus mais tu ne cesses de trouver étrange le fait que cette maison te soit tout bonnement inconnue. Pour toi, la maison, c’est celle dans laquelle tu as grandi à St-Albans mais Maman l’a vendue peu de temps après la mort de Papa. Tu le sais mais cela reste étrange. Tu vas retrouver ta mère mais tu seras dans un milieu totalement inconnu. Et c’est tout bonnement effrayant. Une dernière respiration et tu t’avances, un panier de spécialités américaines dans un bras, un bouquet de fleurs dans l’autre. Tant bien que mal, tu parviens à sonner. Tu n’as pas longtemps à attendre pour que la porte ne s’ouvre et ne dévoile la silhouette frêle de ta mère, faisant naître un large sourire sur ton visage, alors que tu sens les larmes te monter les yeux. Bon sang ce qu’elle t’a manqué. Elle te fait entrer, tu la sais émue et tu as du mal à retenir ton envie de pleurer comme un bébé. C’est sans doute pour cette raison que tu te blottis dans ses bras dès que tu as les mains libres. Tu es plus grande qu’elle et tu la serres si fort qu’elle est sans doute en train d’étouffer contre ton corps, bien qu’elle ne s’en plaigne pas. Quand tu la relâches enfin, les larmes que tu n’as pas su retenir terminent leur course contre ta mâchoire, et tu les essuies rapidement, avant d’adresser un simple « Tu m’as manqué, Maman. » à celle qui t’a élevée.

Et tu lui aurais sans doute dit encore bien des choses si vous n’aviez pas été interrompues par l’arrivée soudaine d’un petit bonhomme dans l’entrée, sans doute alerté par l’absence trop longue de sa grand-mère. Si tu le reconnais, ce garçon, c’est uniquement grâce aux photos que Maman t’envoie régulièrement. C’est le fils de Barbara et durant un instant, tu te demandes si elle est là, elle aussi. Tu ne sais pas si tu es prête à la revoir maintenant. Depuis que tu es partie, elle est celle avec qui tu as le moins de contact. Tu es quasiment certaine qu’elle t’en veut et tu n’es pas pressée de l’affronter. Tu ne lui as même pas dit que tu étais rentrée. Tu n’es même pas sûre que ça l’intéresse, de toute façon. Mais ce petit garçon ouvre de grands yeux interrogateurs et tu te dis que tu ne vas tout de même pas fuir juste à cause de lui. La fuite n’est plus une option, maintenant que tu es revenue pour de bon au pays. Tu effaces tes dernières larmes et tu lui adresses un sourire lorsque Maman te présente comme étant Romy, sa « tata ». Tu parles d’une tata. Tu as envoyé un cadeau à Barbara lors de sa naissance mais tu n’es jamais venue à sa rencontre. Tu ne sais pas si Barbie lui a parlé de toi. Il semble pourtant que c’est le cas car son visage prend une expression de surprise mais de joie que tu ne comprends pas réellement. Il a l’air tout de même timide mais tu ne te démontes pas et tu t’accroupis pour lui parler. Tu le sens réceptif et bientôt, il prend ta main pour t’embarquer dans la pièce à vivre. Tu sens les larmes te monter aux yeux, une nouvelle fois. Si tu avais su que tu allais pleurer autant, tu aurais embarqué une boîte de mouchoirs avec toi. Mais tu vois les choses positivement : il y a au moins deux personnes qui sont heureuses de te voir.

Tu prends rapidement tes marques dans la maison et il semble qu’il en est de même pour Colin. Ensemble, vous vous installez dans le salon et il ne tarde pas à sortir un tas de jeux auxquels il t’invite à participer. Heureuse, tu ne te fais pas prier et tu l’aides à trier les pièces de ce grand puzzle qu’il désire réaliser. Tu lui poses des questions de temps en temps, et il t’en pose aussi. Tu le trouves agréable et intelligent. Ça ne t’étonne pas tellement : c’est le fils de Barbie, après tout. Mais vous ne parlez quasiment pas d’elle. Tu ne te souviens de sa future présence que lorsque sa voix te parvient soudain. Tu te raidis. Tu sais pourtant qu’elle devait venir, ta mère te l’a signalé alors que tu terminais le premier puzzle en compagnie de Colin. Ça ne t’empêche pas de te sentir soudainement nerveuse. C’est ton neveu qui te ramène à la réalité en te demandant d’imiter le dinosaure, une nouvelle fois. Cela fait déjà deux fois que tu te plies à l’exercice mais ton imitation le fait toujours autant rire, déclenchant un sourire sur ton visage. Un sourire qui disparaît un peu lorsque Barbara débarque en trombe dans la pièce. Toi qui ne te sentais pas prête à la revoir, te voilà servie. Tu la regardes silencieusement alors que Colin accourt dans ses bras visiblement heureux de pouvoir montrer à sa mère que sa tata est enfin arrivée. Mais toi, tu sais que Barbie ne sera pas aussi heureuse que son fils et c’est sans doute pour cette raison qu’il te faut une bonne minute pour te lever et t’avancer. Si tu pouvais devenir une souris et te réfugier dans un trou, tu le ferais volontiers.

« Salut, Barbie. », finis-tu par dire alors que tu laisses une petite distance entre elle et toi, de peur qu’elle ne rejette une possible proximité avec ta personne. « Mh… je… enfin… c’était pas prévu mais j’ai déjà fait la connaissance de Colin. »

Ta voix est hésitante, tu ne sais pas tellement quoi dire. Toi qui affiches pourtant tant d’assurance en temps normal, c’est une autre Romy que tu dévoiles à cet instant précis. Une Romy frappée par l’incertitude et le malaise.
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Dernière édition par Romy Costigan le Sam 10 Fév - 15:11, édité 2 fois
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Romy . Barbara


Quand Romy était partie, Barbara s'était dit que ce n'était que temporaire. Que ce ne serait que l'histoire de deux semaines, un mois tout au plus, et qu'elle finirait par rentrer à la maison. Qu'elle prendrait conscience de ce qu'elle laissait derrière elle et de ceux qu'elles ne retrouveraient peut-être jamais. Et pourtant, les pages du calendrier s'étaient tournées, les unes après les autres, sans qu'elle n'évoque son possible retour. Quand enfin elle était revenue, il était trop tard. Elle avait dû se parer de noir et dire adieu à son père. C'était en mars 2014. Barbara était enceinte, à cette époque. Son ventre laissait déjà apparaître de jolies formes et c'est d'ailleurs ainsi que Romy avait appris sa grossesse. Les deux sœurs n'avaient pas réellement parlé, la peine avait pris le dessus sur les mots. Les funérailles si tôt terminées, et Romy s'en était une nouvelle fois allée.

Ce deuxième départ n'avait fait que creuser davantage le fossé qui avait commencé à s'établir entre les deux sœurs. Les nouvelles se faisaient de plus en plus éparses. Barbara avait envoyé un faire-part de naissance à sa sœur et cette dernière lui avait offert un cadeau pour Colin en retour. Leurs échanges en étaient restés là. D'elles-mêmes, elles avaient commencé à ne plus se parler et à n'avoir des nouvelles l'une de l'autre que par l'intermédiaire de leur mère. Barbara avait finalement construit sa nouvelle vie. À élever seule son fils, elle avait dû trouver de nouveaux points de repère et s'adapter à un nouveau mode de vie. Les choses avaient suivies leur cours. Dans le même temps que Barbara était devenue mère à temps-plein, elle était devenue fille unique. Elle avait cessé de considérer l'éventuel retour de sa sœur et avait tu ses espérances de la retrouver un jour. Les scénarios de retrouvailles qu'elle se plaisait tant à imaginer d'ordinaire s'étaient peu à peu espacés avant de complétement s'arrêter.

Le temps des attentes était désormais loin. Barbara avait tiré toutes les leçons du choix de vie de sa sœur. Lui en voulait-elle ? Probablement. Le formulerait-elle un jour ? Sans doute pas. Espérait-elle la retrouver ? Non.

Isabella n'était pas dupe. Les relations qu'entretenaient ses filles n'étaient pas celles qu'elle espérait. Elle, elle aurait aimé les voir se rabibocher. Elle aurait aimé que les kilomètres ne changent rien. Que l'âge adulte les rendent plus fortes, plus complices, plus proches. Mais c'était l'inverse qui s'était produit. Si Isabella ne jugeait pas et ne disait rien, une certaine tristesse pouvait se lire dans ses yeux lorsqu'elle parlait de Romy à sa fille ainée, sans que cette dernière ne relève. Barbara laissait parler sa mère, toujours. De tous les sujets. Seulement, lorsqu'il s'agissait de sa sœur, la biologiste se terrait dans un étrange silence. Fermée. Hermétique. Impénétrable. Voilà la femme qu'était devenue Barbara quand on lui parlait de sa sœur. Les raisons à ses silences étaient nombreuses. Si nombreuses et si compliquées que Barbara trouvait toujours plus simple de ne pas y penser.

Aujourd'hui, pourtant, tout changeait. Les retrouvailles qu'elle n'envisageait plus venaient de se produire. La sœur qu'elle avait occulté réapparaissait. Barbara était suffisamment perspicace pour savoir que tout ceci n'était temporaire. Qu'un nouvel abandon se ferait bientôt jour. Qu'une Romy à Londres n'existait plus depuis bien longtemps maintenant. Et pourtant, cette fois-ci, la biologiste ne craignait pas d'être blessée. Elle n'avait pas non plus peur de voir sa mère déçue puisqu'elle se doutait qu'en cet instant Isabella était la plus heureuse du monde. Ce qui inquiétait plutôt Barbara, c'était le devenir de Colin. Il avait toujours souhaité rencontrer sa « Tata » et pourtant, Barbara ne savait se réjouir de cette rencontre. Elle craignait déjà le moment où, lui aussi, connaitrait l'abandon d'une Romy Costigan.

En serrant si fort son garçon dans ses bras, la biologiste s'assurait qu'il allait bien. C'est du moins ce qu'elle se plaisait à croire, mais la vérité était tout autre. Par cette étreinte, Barbara était celle qui cherchait du réconfort et du courage pour enfin affronter sa sœur. « Je vois ça, mon amour. », se sentit-elle obligée de répondre à Colin. Le sourire du petit bonhomme lui donna alors le courage de se redresser et de faire face à Romy. La plus jeune avait été celle qui avait fait le premier pas en venant elle-même saluer la plus âgée.

« Salut », répondit alors Barbara, qui ne trouva aucune formule plus adaptée pour saluer sa sœur. « Je crois qu'avec toi les choses sont rarement prévues. », poursuivit-elle. « Barbara… », la reprit finalement sa mère qui était revenue dans la pièce de vie. « Ce n'était pas un reproche. », se sentit-elle alors obligée d'expliquer. « Juste une simple constatation. »

Préférant éviter toute scène devant Colin, Barbara coupa court à la conversation en se dirigeant jusqu'à la cuisine. Le premier placard qu'elle ouvrit lui permit d'attraper un verre d'eau qu'elle alla rapidement remplir avec de l'eau fraiche, à même le robinet.« Colin, tu regroupes tes affaires, on va y aller. », indiqua finalement la biologiste tout en buvant son verre d'eau. « Bah on goûte pas ? », répondit seulement le petit, surpris, et bien à mille lieues de comprendre les raisons qui poussaient sa mère à vouloir partir le plus rapidement possible. « On a fait un gâteau avec Granny. »

Que répondre à ça ? Comment justifier un tel départ ? Comment la jouer finement pour ne pas décevoir son fils ? Autant de questions qui passèrent en revue dans la tête de la biologiste, alors que celle-ci appuyait ses mains sur l'évier, réfléchissant déjà à tout cela, après s'être débarrassée de son verre. « S'il te plaît… », revint à la charge sa mère qui venait de la rejoindre. « Juste un effort. Un tout petit effort. Pour Colin et pour moi. »

Le soupire de Barbara fut la seule réponse qu'Isabella reçut. Un guet-apens, voilà à quoi ressemblait cet après-midi de janvier. La biologiste s'empara alors du gâteau au chocolat confectionné par les soins de son fils et de sa mère, avant de l'apporter jusqu'à la table du salon où ils étaient, quelques minutes plus tôt, installés en compagnie de Romy. Alors qu'Isabella lui emboitait le pas avec les boissons et qu'elle s'affairait déjà à la tâche du service, Barbara s'installa à table, à côté de sa soeur. Elle observait du coin de l'oeil Colin qui venait en renfort auprès de sa grand-mère pour l'épauler dans le service du goûter. Malgré le tableau d'apparence sympathique, Barbara ressentait un terrible malaise qu'elle aurait bien eu du mal à exprimer avec des mots.

« Alors, t'es arrivée quand ? », demanda-t-elle finalement à Romy, pour "faire un effort", comme le lui avait préalablement demandé sa mère.

Tout en réceptionnant son verre de jus de fruits, Barbara tourna sa tête vers sa soeur pour la regarder un court instant. Elle lui octroya alors un premier regard. Quelques secondes, seulement. Des secondes que l'on pouvait compter sur les doigts d'une main, mais qui suffirent à Barbara pour se rendre compte que sa soeur avait évolué. Elle faisait plus femme qu'à son départ. Sans doute plus était-elle plus mature, plus confiante. Elle semblait plus belle encore qu'elle ne l'était déjà quatre ans auparavant.
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Romy Costigan
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Romy . Barbara


Tu ne te sens soudainement plus à ta place, face à Barbara qui serre Colin dans ses bras. Tu es pourtant heureuse de retrouver les tiens. Tu viens de faire la connaissance d’un petit garçon qui te semble fantastique, si bien que tu regrettes encore plus de ne pas avoir été là pour ta famille. Tu reconnais volontiers que tu n’es pas une personne très responsable même si tu as franchi le cap des trente ans. Tu es tête en l’air, un peu trop inconsciente aussi. Tu ne ferais franchement pas un bon parent mais tu t’imagines facilement garder Colin lorsqu’il le faut. C’est du moins ce que tu aurais pu faire si tu avais fait des choix différents, si tu avais décidé de rester. Tu te demandes souvent ce qui serait arrivé, si tel avait été le cas. Serais-tu encore avec Isaac ? Serais-tu devenue la tata la plus cool de la planète ? Tu n’en sais rien. Mais tu sais tout de même une chose : ce n’est que des si et la situation actuelle est bien différente.

Tu restes à quelques pas de Barbara, qui ne fait pas le moindre pas vers toi. Ça te laisse tout le loisir de la regarder et tu constates que ses traits ont légèrement mûri mais qu’elle est toujours aussi jolie. Tu as toujours trouvé qu’elle dégageait quelque chose, qu’elle inspirait un certain respect et c’est encore plus vrai maintenant. Reste à savoir si tu as fait preuve de respect, toi, en fuyant et en la laissant gérer seule le deuil de votre père et votre mère désormais veuve. Quand cette réalité te frappe – du moins, lorsqu’elle te frappe une nouvelle fois –  tu ressens une vague de culpabilité faire son bout de chemin dans ton esprit. Tu la regardes, tu n’oses rien dire, jusqu’à ce qu’elle fasse une réflexion qui te fait froncer brièvement les sourcils. Tu lui aurais répondu volontiers si Maman ne s’était pas interposée. Barbie se corrige, confirme qu’elle ne faisait qu’un constat mais le mal est fait. Tu sais qu’elle pense chacun de ses mots, tu sais aussi qu’elle vient de souligner l’instabilité de ta vie voire même l’absence totale d’un sens des responsabilités chez toi. Tu le mérites, c’est vrai. Mais il n’empêche que ton amour propre en prend un coup et que tu restes là, face à ta sœur qui vient de te juger sans la moindre hésitation.

Tu fais un pas en arrière alors que Barbara coupe court à toute discussion en s’éclipsant dans la cuisine, annonçant par la même occasion son départ. Tu es aussi surprise que Colin. Comme il l’indique à sa mère, il n’a pas manqué de te dire qu’il avait fait un gâteau avec sa grand-mère. Il en était fier et tu lui avais même promis de rester pour le goûter. Tenir tes promesses n’est pas ton fort, mais tu ne peux décemment pas manquer à celle-ci. Pourtant, tu serais volontiers partie, si cela pouvait éviter un scandale silencieux. L’attitude de Barbie t’a clairement montré que ta présence n’est pas tellement désirée. Tu le comprends, même si ton cœur se serre quand tu y penses. Tu l’as abandonnée, à quoi t’attendais-tu ? Ton esprit créatif avait imaginé un tas de scénarii différents dans l’avion. Il y a celui où les choses se passent bien et dans lequel vous renouez rapidement. Il y a celui où les choses sont un peu gênantes mais dans lequel la situation redevient peu à peu ce qu’elle était avant ton départ. Et puis il y a même celui où Barbara te gifle, alors que tu sais pertinemment que la violence n’a jamais fait partie de son langage. Mais aucun d’eux n’est en train de se réaliser. Celui qui se joue devant toi, c’est celui dans lequel tu te sens rejetée, celui-là même que tu avais mis au placard parce qu’il était trop douloureux pour figurer sur la liste. Loupé.

Pas vraiment sereine, tu t’assois finalement à table et Barbara te rejoint tandis que son fils et votre mère s’occupent de vous offrir à chacune une part de gâteau. Tu les remercies lorsqu’ils te tendent un verre de jus de fruits et une assiette à dessert. A cet instant, tu te demandes si te noyer dans ton jus te donnerait l’occasion de partir avant que la voix de la blonde, combinée au sourire que t’offre Colin, n’interrompt le fil des pensées maussades.

« Il y a quasiment cinq jours. », tu réponds sans la regarder.

Déjà cinq jours. Tu as pris l’avion le vingt-neuf décembre, tu aurais pu venir célébrer la nouvelle année avec les tiens. L’idée t’avait effleuré l’esprit mais tu t’étais immédiatement dit que ce serait étrange, que le coeur ne serait sans doute pas à la fête et tu ne voulais pas gâcher ce moment. Tu avais donc fait la fête avec des amis de l’université et de lycée, retrouvant Jessica, ta meilleure amie, au lieu de retrouver ceux qui partageaient ton sang. Quant à Noël, tu avais préféré le passer aux Etats-Unis, avec John, ton colocataire. Est-ce un choix que Barbara te reprochera ? Tu préfères ne pas y penser et tu profites que tout le monde soit servi pour prendre ta cuillère et avaler un premier morceau de gâteau.  Il est bon et t’apporte un peu de réconfort. Le chocolat ne te met pas dans un tel état de malaise, lui, au moins.

« C’est très bon. C’est un vrai petit pâtissier que nous avons là ! », lances-tu avec un sourire à l’égard de Colin, dans une tentative pour détendre l’atmosphère.

Tu ne sais pas de qui il tient, pour s’intéresser à la cuisine. Barbara sait cuisiner mais tu ne te souviens pas d’elle comme étant une pâtissière régulière. Mais peux-tu encore te fier aux choses qui étaient valables quatre ans auparavant ? Un instant, tu te demandes si c’est avec ta mère que Colin fait le plus de gâteaux ou si c’est avec son père. Ça aussi, tu l’ignores. Tu ne sais même pas qui est le père de Colin. Tu ne sais pas si quelqu’un le sait, d’ailleurs. C’est sans doute le cas. Ce n’est pas parce que toi, tu as loupé cet épisode que c’est forcément le cas de tout le monde, n’est-ce pas ?

« Je pensais passer chez toi dans les jours à venir. », reprends-tu en prenant assez de courage pour te tourner vers Barbie. « Mais du coup, je fais d’une pierre deux coups. » Tu fais une pause, avales un nouveau morceau de gâteau avant de trouver un sujet de conversation sur lequel rebondir afin d’éviter qu’un blanc ne s’installe, mais aussi qu’on t’interroge sur tes années américaines. « Tu travailles toujours à Richmond Park ? »
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« Un effort. Un tout petit effort. » Ce sont les mots de sa mère qui raisonnent dans la tête de Barbara. Elle n'a rien dit, mais elle n'en pense pas moins : elle est toujours celle qui doit les faire, les efforts. Pour ses collègues, pour ses amis, pour son fils, pour sa mère, et désormais pour sa sœur. Et en échange, qu'y gagne-t-elle ? Que reçoit-elle ? Elle se le demande. Mais elle ne bronche pas. Être gentille est dans sa nature. Barbara a bon fond, malgré les apparences actuelles, qui la mettent sur la défensive envers sa sœur. Pour une fois, elle n'a pas envie d'être la gentille Barbara que tout le monde connaît et que tout le monde respecte. Elle a envie d'être la Barbara blessée, celle qui en veut à sa sœur, celle qui a envie d'exprimer au monde entier ses souffrances. Malheureusement pour elle, elle n'est pas vraiment douée avec les mots. Alors, elle se contente de poser une question à sa sœur, de boire une gorgée de jus de fruits, et d'attaquer son gâteau tout en avalant ce qu'elle ressent. Elle juge que ses efforts sont suffisants. Du moins, ils le sont face à une personne qui l'a abandonnée alors qu'elle traversait la pire période de sa vie.

Alors, quand Romy lui répond qu'elle est rentrée il y a cinq jours, Barbara se contente d'un silence. Elle n'a rien à répondre à cela. Elle note juste que sa sœur a compté les jours. Alors que le commun des mortels se serait contenté de répondre « il y a quelques jours », Romy, elle, les chiffre exactement. Pour Barbara, c'est un signe précurseur de son futur départ. Reste à savoir combien de journées passées à Londres seront accumulées avant qu'elle ne déserte la capitale anglaise une nouvelle fois.

« Merci. », répond fièrement le petit pâtissier en chef. « Mais Granny elle m'a aidé…», avoue-t-il dans la plus grande des sincérités, alors que sa grand-mère en profite pour l'embrasser.

Colin ne ment pas. Il ne s'attribue jamais tout le mérite. Il ressemble beaucoup à Barbara. Il pince même ses lèvres entre elles pour montrer qu'il n'est pas aussi fort que ce que sa « Tata » pense. Ce geste n'est pas sans renvoyer à sa mère, qui avait cette même manie lorsqu'elle était plus jeune, et qui l'a encore parfois aujourd'hui, même si celle-ci tend à disparaître.

« C'est quand même très bon, Colin. », assure à son tour sa mère. « Et un jour, tu pourras faire la recette tout seul, mon grand. », ajoute Isabella.

Le petit garçon est heureux. Heureux de partager son goûter avec cette Romy qu'il ne connaissait qu'à travers des photos. Heureux de montrer qu'avec sa Granny ils forment un duo de choc au niveau des pâtisseries. Heureux que sa maman se soit libérée plus tôt du boulot pour le rejoindre. Heureux de l'instant présent. Cette image frappe Barbara de plein fouet et la renvoie à son père. Charles était pareil. Il savait profiter des moindres petits bonheurs de la vie et déceler ce qui la rendait toujours plus belle. En constatant cela, un voile de tristesse s'abat sur les yeux de la biologiste. Son père lui manque. Mais ce n'est pas le même manque que celui qu'elle connait à cause de Romy. Elle a conscience que, Charles, lui, n'a pas choisi de partir. Que les laisser n'était pas sa décision. Que son absence sera à tout jamais éternelle. Elle a aussi conscience que son père n'a jamais eu l'occasion de revoir sa fille cadette avant d'aller dormir au firmament.

C'est la prise de parole de Romy qui sort Barbara de ses pensées maussades et qui la renvoie les deux pieds sur terre. La plus grande des Costigan vient de malencontreusement avaler un morceau de gâteau de travers en entendant sa sœur affirmer qu'elle pensait passer chez elle. Déjà que le malaise est certain chez leur mère, Barbara n'ose même pas imaginer comment se seraient déroulées les choses si les deux sœurs s'étaient retrouvées en tête-à-tête chez elle. Prise d'une toux considérable, elle tente de faire passer la nouvelle - et les miettes de gâteau - à l'aide d'une gorgée de jus de fruits. Et voilà que son corps l'aide à chasser les propos absurdes de sa cadette. L'attention n'est plus portée sur ce que Romy a dit, mais sur le demi-étouffement de Barbara. Elle sourit finalement à son fils et sa mère, qui sont en face d'elle, pour signifier que tout va bien. Romy a sans doute compris que son idée est l'origine de cette scène mais elle a le courage de conclure et même de poser une nouvelle question à sa sœur.

« Oui, toujours. », répond simplement Barbara avant que Colin n'y aille à son tour de son petit grain de sel. « Il y'a un cervidé. C'est l'animal préféré de maman. »

Si cette remarque aurait fait rire Barbara en temps normal, son coeur n'est pas à la plaisanterie actuellement. Elle ne peut s'empêcher de reprendre son fils, d'un ton conciliant toutefois.

« Je t'ai déjà expliqué que les cervidés n'étaient pas le nom d'un animal, mais d'une famille d'animaux. Il y a les biches, les chevreuils, les rennes, les cerfs... Ce sont tous des cervidés. Tous les cervidés peuvent être mes animaux préférés, mais pas mon animal préféré. Tu vois, c'est un peu comme chez les Costigan, il y a Colin, Granny et moi. », expliqua alors Barbara à son fils, juste pour être certaine qu'il ne fasse plus cette erreur entre la famille des mammifères et les mammifères eux-mêmes. « Donc c'est comme si tous ensemble on était des cervidés ? », demanda le petit garçon. « Et Tata Romy aussi du coup ? »

Oups. Les explications de Barbara avaient malencontreusement oubliées d'inclure Romy. Pour rattraper son erreur, la biologiste acquiesça de la tête aux propos de Colin. Malgré ce qu'elle pouvait en penser et malgré l'état de leurs relations, Romy faisait bien partie de la famille Costigan. Du moins, elle en faisait partie pour expliquer les familles animales à un petit garçon de trois ans et demi en transposant tout cela avec des exemples concrets.

« On peut dire ça comme ça. », conclut alors la trentenaire qui ne préférait pas se mettre plus dans le pétrin qu'elle ne l'était déjà. « Mais oui, tout ça pour dire que je travaille toujours là-bas et qu'il y a des cerfs magnifiques. », ajouta-t-elle avant de marquer une petite pause, puis de regarder sa soeur. « Et toi, tu bosses ? »

Barbara était consciente que cette question faisait probablement partie des questions interdites. Sa soeur avait tout lâché dans l'espoir de percer en tant que comédienne. Malheureusement, ses rêves s'étaient rapidement heurtés à la difficile réalité du milieu et Romy n'avait jamais réussi à mener sa vie là où elle l'aurait souhaité.
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le petit mot doux de Romy Costigan qui boit son thé le Dim 11 Fév - 20:52 ► réponds-lui !

Et soudain, tout change.


Romy . Barbara


L’enthousiasme de Colin est presque contagieux. A chaque fois que tu poses les yeux sur lui, l’envie de sourire te saisit. C’est un gosse adorable et il a l’air si heureux qu’il t’est difficile de rester insensible. Pourtant, tu n’as pas le cœur à la fête. Voir la complicité entre ta famille te fait réaliser à quel point ils t’ont manqué mais également tout ce que tu as raté en partant. Tu as toujours regretté de ne pas avoir accompagné ton père jusqu’à son dernier souffle. Désormais, tu regrettes aussi de ne pas avoir été là dans toutes ces scènes de vie où ta mère, ta sœur et ton neveu se côtoyaient. Combien de moments comme celui-ci as-tu loupé ? Combien de goûters, de pâtisseries et de sourires ? Il t’est difficile de te sentir vraiment à ta place dans un tel tableau. Pourtant, tu sais que tu ne peux que te blâmer toi-même pour ce sentiment d’exclusion. Enfin, presque.

Alors que tu affirmes que tu avais l’intention de venir chez ta sœur si celle-ci n’avait pas croisé ta route aujourd’hui, tu fais face à une réaction aussi inattendue que difficile à appréhender. A côté de toi, Barbie est prise d’une quinte de toux. Si tu étais naïve, tu te dirais qu’elle a simplement avalé de travers par mégarde, comme cela peut arriver à tout le monde. Mais le moment est trop précis pour que tu parviennes à te détacher de l’idée que ce sont tes mots qui ont déclenché une réaction si vive. Tu baisses les yeux alors que l’inquiétude de tout le monde se porte sur Barbara. Tu restes silencieuse, ne lui jetant qu’un furtif regard comme pour t’assurer qu’elle n’est pas en train de mourir pour de vrai, là, à côté de toi. Mais elle se ressaisit, sourit et toi, tu reprends tes esprits pour ne pas tomber dans une spirale qui te rendrait infiniment triste. Alors, sans insister sur le sujet précédent, tu tâches de trouver un terrain neutre et le job de ta sœur semble être l’occasion parfaite. D’autant plus que cela t’intéresse vraiment, de savoir ce qu’elle fait dans la vie. Tu te doutes que votre mère t’aurait averti, si elle avait changé de travail mais l’entendre de sa bouche ne va faire de mal à personne.

Tu hoches donc la tête lorsqu’elle confirme ta supposition. Tu avales un morceau de gâteau puis une gorgée de jus d’orange alors que la remarque de Colin t’arrache un sourire amusé. Il est jeune et confond encore bien des choses. Toi, tu trouves ça plutôt marrant et à vrai dire, tu te reconnais. Toi aussi, tu confondais tout lorsque tu étais plus jeune. Tu n’étais pas mauvaise à l’école mais les animaux ne faisaient pas partie de tes intérêts et les différentes espèces devenaient vite des casse-têtes. Alors, comme Barbara commence le faire, on te réexpliquait les divergences entre chacune pour que tu puisses mieux les discerner. Sauf que Maman n’illustrait pas ses propos comme le fait ta sœur. « Il y a Colin, Granny et moi. » Tu relèves la tête, poses ton regard sur Barbie qui ne semble pas avoir remarqué sa maladresse tant sa réponse a été naturelle. Tu ne dis rien mais ton regard soudainement lointain en dit long sur tes pensées. Depuis que tu es arrivée, ta sœur est distante, c’est un fait. Il n’y a pas eu d’embrassades entre vous, pas de réelle conversation. Tu comprends sa réaction, tu la respectes mais elle n’en est pas moins douloureuse. Elle t’assène le coup de grâce en affirmant, par son exemple, que tu n’es plus de la famille. Que tu n’es plus de sa famille. Ta gorge se serre et si tu le pouvais, tu prendrais ta veste et quitterais la maison immédiatement. A quoi bon rester quelque part lorsque notre présence n’est pas désirée ?

Heureusement, Colin semble plus ouvert que ta sœur et il t’inclut à sa réponse. Tu le regardes, lui adresses un léger sourire que tu aurais voulu plus joyeux mais la tristesse s’est trop profondément ancrée en toi pour que le résultat soit celui escompté. Tu n’aurais sans doute pas pu te sentir plus mal qu’à cet instant et il te faut un nouveau morceau de pâtisserie pour retrouver le fil de la conversation et pour espérer dénouer ta gorge. « On peut dire ça comme ça... », tu répètes dans un murmure, en mordillant ta lèvre inférieure. Ce n’est pas la réponse que tu apportes à la dernière question de Barbara mais plutôt une façon de te rappeler à quel point tu as merdé sur toute la ligne. En partant, en revenant, en venant ici sans avoir demandé au préalable si ta mère était seule.

« Pas pour l’instant. Mais je vais travailler avec Jessica, à partir de la semaine prochaine. », parviens-tu à répondre en gardant la tête haute. Tu sais toutefois que tu ne vas pas tenir ainsi longtemps. Alors tu poses ta cuillère, adresses un sourire à Colin et à Maman comme pour les rassurer et tu te lèves. « Je reviens dans un instant. », annonces-tu.

Tu ne sais pas où tu vas quand tu t’engages dans le couloir, parce que tu ne connais pas les lieux. Tu as juste besoin d’être seule un instant, de te ressaisir loin des regards. Tu ouvres une première porte qui dévoile la chambre de ta mère. Tu ne veux pas t’imposer alors tu la refermes et ouvres celle d’en face qui, cette fois, dévoile la salle de bains. Tu passes un peu d’eau sur ton faciès avant de l’éponger et de te regarder dans le miroir. Tu avais déjà le sentiment d’être une ratée dans l’avion mais ce sentiment te saisit une nouvelle fois. Tu inspires, expires, essaies de chasser toutes tes pensées négatives de ton esprit lorsqu’on frappe à la porte. Tu gardes le silence, jusqu’à ce que la voix de ta mère ne se fasse entendre. Tu ne peux pas l’ignorer. Elle te connaît mieux que personne, cela ne servirait à rien. Alors tu ouvres et tu la regardes, sans rien dire.

« Est-ce que ça va, ma chérie ?
- Oui, je… Ça va., affirmes-tu tout en ayant conscience que tu n’es absolument pas crédible.
- Il ne faut pas en vouloir à Barbara… Elle ne s’attendait pas à te voir aujourd’hui. »

Un soupir traverse tes lèvres alors que tu poses un regard triste mais conciliant sur le visage de celle qui a fait de toi la femme que tu es aujourd’hui. Tu ne sais pas si la réaction de Barbie est due à la surprise ou si elle n’est que le résultat de ses pensées. Tu sais juste que ça fait mal, de te voir ainsi rejetée. « Je sais. », réponds-tu malgré tout en sortant de la pièce, refermant la porte derrière toi. Tu déposes un baiser sur la joue de ta mère, avant de reprendre le chemin menant à la pièce à vivre. Ta part de gâteau t’attend et un lot de sentiments également.
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